Ancienne carte postale de Cormeilles-en-Parisis en noir et blanc

Repères historiques

Parcourez les principaux repères historiques de l'histoire de notre ville.

Les premières traces écrites prouvant l’existence de Cormeilles-en-Parisis

Le premier document connu indiquant le toponyme « Cormeilles » remonte à 697, date à laquelle le roi de France Childebert III fait don au monastère d’Argenteuil de la forêt royale appelée Cormoletus. Moins d’un siècle et demi plus tard, l’existence d’un village est attestée et le nom de Cormeilles-en-Parisis apparaît pour la première fois.
Il en est fait mention en 832 dans une charte de l’abbé de Saint-Denis Hilduin (Cormeliae in Parisiaco).
La majeure partie de la seigneurie de Cormeilles appartient alors aux abbés de Saint-Denis, situation qui durera jusqu’à la Révolution.

 

Cormeilles et le pouvoir royal au Moyen Âge

À cette époque, le roi de France a pour coutume d’user du droit de gîte. Ce droit lui permet de passer trois jours et trois nuits dans un village avec sa cour aux frais de la population locale. En 1158, Louis VII décide d’abandonner son droit de gîte et l’impôt qui l’accompagne sur le village de Cormeilles, dans lequel il s’est déjà rendu deux fois.
Au siècle suivant, en 1256, Saint Louis confirme la charte de 1158 prise par son prédécesseur, supprimant définitivement le droit de gîte dans le village de Cormeilles.
Enfin, la dernière mention écrite du nom du village dans un document émanant du pouvoir royal date de 1327. Cette année-là, Charles IV fait don au chapitre de l’église Notre Dame de Paris des récoltes faites sur le finage de Cormeilles.

 

Le centre spirituel du village : l’église

Le chœur et la crypte de l’église sont commencés vers 1145 sur l’ordre de Suger, abbé de Saint-Denis. Mais c’est au cours du XIVe siècle que l’église se développe puisqu’un acte fait mention de la création d’un cimetière à côté de l’église en 1348. Néanmoins, dans cette période qui connaît une poussée de la mortalité, le cimetière présente aussi un aspect fonctionnel puisqu’il évite au cortège de traverser tout le village afin de rejoindre l’ancien lieu d’inhumation. Ce cimetière proche de l’église sera utilisé jusqu’en 1874, date de création d’un nouveau cimetière.

 

Cormeilles-en-Parisis et la Guerre de Cent Ans

En 1359, il est décidé sur ordre royal d’abattre les fortifications des villes pour qu’elles ne puissent pas servir de refuge aux anglais. C’est ce qui se produit cette année-là à Cormeilles où sont détruites les fortifications ainsi que la tour de l’église qui était, elle aussi, fortifiée. Ce texte nous apprend donc, indirectement, la présence de fortifications autour de la ville à cette période.

 

L’agriculture cormeillaise

La principale culture que l’on peut trouver sur le territoire de Cormeilles à cette époque est la vigne. Dès 862, il est fait mention de l’existence de vignes à Cormeilles (les paysans donnent une partie de leur récolte aux moines de l’abbaye de Saint-Denis). Le vignoble cormeillais était d’ailleurs réputé dans tout le royaume et au quinzième siècle le vin produit à Cormeilles était vendu et exporté principalement en Normandie, Picardie et Artois.
Il s’agissait d’un vin blanc sec, comme dans la majeure partie de l’Ile-de-France.
Mais la vigne n’était pas l’unique culture réalisée à Cormeilles. Il y était également développé une culture céréalière nécessitant une infrastructure particulière. Ainsi, un document de 1414 atteste l’existence de plusieurs moulins à eaux en bordure de Seine. Un autre document de 1518 montre qu’il existe à Cormeilles un moulin à vent (à la révolution française, il en existe deux). L’agriculture est donc prédominante à Cormeilles et à la fin de l’Ancien Régime 55% des terres sont occupées par la vigne et 15 % par le labour.

 

La population cormeillaise et son implantation jusqu’au XVIIIe siècle

De ses origines au XIIe siècle, l’implantation principale de la population se situe dans le quartier du Martray. Mais les guerres privées de la période féodale et l’implantation de la nouvelle église vont amener les Cormeillais à s’éloigner de ce centre primitif et se regrouper autour de l’église. Au XVe siècle, Cormeilles est alors un village-rue implanté le long de la voie principale qui passe devant l’église (nommé successivement rue du Moustier, rue Chef de ville et aujourd’hui rue Gabriel Péri). A l’aide d’un document fiscal de 1404, il est possible de se faire une idée de l’importance du village qui compte alors 132 à 142 foyers.
Au siècle suivant, la population cormeillaise s’implante derrière ses remparts puisqu’en 1577, Henri III autorise les habitants du village à reconstruire les anciennes fortifications pour se défendre contre les pillages.

 

Une congrégation religieuse à Cormeilles-en-Parisis

C’est le 17 février 1667 qu’est créée à Cormeilles la « Confrérie de la Charité ». Elle a pour but principal d’assurer une assistance aux malades et aux indigents de la commune en leur permettant de se nourrir et de se reposer.
Cette congrégation va rapidement prendre de l’importance et le 6 janvier 1711 les sœurs sont au nombre de 112 dans l’établissement. Au XIXe siècle, elle devient « Les filles de la charité de Saint Vincent de Paul ».

 

Cormeilles-en-Parisis pendant la Révolution

Les documents de 1789 montrent que cette année-là, le village compte 405 foyers. L’année suivante, on dénombre 1450 habitants dans la commune. Mais en 1791, le pouvoir redessine les contours de la commune et Cormeilles est amputée d’une partie de ses terres qui sont attribuées aux communes de La Frette et Franconville. Du fait de ces démembrements et des guerres révolutionnaires qui mobilisent des Cormeillais, la population du village se réduit à 1395 habitants en 1793.
Cormeilles va, durant cette période, contribuer à approvisionner les troupes en leur versant la majeure partie des récoltes effectuées sur le territoire de la commune. En 1794, ce sont 150 quintaux de foin qui sont réquisitionnés par l’armée. Enfin, la Révolution voit la transformation de l’église paroissiale en Temple de la Raison et la majeure partie de ses biens est vendue comme biens nationaux.

 

Les occupations militaires de 1814 et 1815

À la suite de l’abdication de Napoléon, le territoire français est occupé par les troupes coalisées. Ainsi, en 1814, des troupes prussiennes s’installent à Cormeilles et se livrent aux pillages et aux réquisitions en tout genre. En 1815, suite à la seconde abdication de Napoléon, la commune est une nouvelle fois occupée militairement par les troupes coalisées qui pillent de nouveau la commune, causant pour une valeur de 52 820 francs de dommages.

 

L’industrie cormeillaise

Depuis le Moyen Âge, la principale industrie implantée à Cormeilles est l’activité liée à l’extraction du gypse, à partir duquel on fabrique le plâtre. Dès 1366, une carrière est en activité dans le quartier du Martray. Un autre document, datant de 1518, donne une liste de noms de plusieurs exploitants plâtriers. Mais la véritable impulsion donnée à l’exploitation des carrières remonte à 1773 lorsque la famille Lambert achète une parcelle de terre et obtient l’autorisation d’ouvrir une carrière à plâtre. C’est Pierre Etienne Lambert qui donne une véritable impulsion à cette exploitation à partir de 1822. Dès lors, la vie ouvrière de la commune est rythmée par l’activité liée à l’extraction du plâtre dans les carrières Lambert. L’entreprise prend rapidement de l’essor et, en 1882, la carrière s’étend sur six hectares. En 1899, les usines et la carrière emploient 300 ouvriers.

 

Sécurité et hygiène

Le XIXe siècle marque un tournant décisif dans l’histoire de la commune. C’est à cette époque que sont prises les premières mesures assurant la salubrité, l’hygiène publique et la sécurité. Ainsi, en 1841, la ville se dote d’une compagnie de Sapeurs-Pompiers afin d’assurer une meilleure sécurité pour la population en cas d’incendie. Puis, sous le Second Empire, des mesures sont prises afin que toute la population puisse bénéficier d’eau potable.
On réalise alors la construction de six bornes fontaines qui sont implantées le long de la rue Chef de ville. Enfin, en 1868, Jean-Victor Thibault fait don de sa maison de campagne à Cormeilles afin que celle-ci soit transformée en hospice. Ce mécène fait également construire spécialement pour la commune un bâtiment, en 1869, afin de servir de mairie-école. On trouve également dans ce bâtiment le bureau de poste (jusqu’en 1880) et une cellule de détention. Il est, aujourd’hui encore, l’hôtel de ville (agrandi en 1983).

 

La guerre franco-prussienne de 1870-1871

La Guerre de 1870-1871 est un véritable calvaire pour les habitants de Cormeilles. Dès le 19 septembre 1870, la commune est occupée par les Uhlans prussiens qui vont tout de suite s’adonner aux pillages à deux reprises (le 22 septembre et le 4 octobre 1870) et vont procéder à des réquisitions. Le montant total des réquisitions est estimé à une valeur allant de 115 à 150 milles francs. Dans la nuit du 10 au 11 octobre 1870, les Prussiens découvrent les archives communales dont ils jettent une partie dans un puits. Un conseiller municipal y descend peu de temps après et en sauve la plus grande partie. Un registre de délibérations du Conseil Municipal (1848-1853) est toutefois perdu. Après-guerre, pour réparation de ses dommages, la municipalité recevra 123 445 francs de l’Etat à répartir entre les Cormeillais ayant subis des préjudices.

 

Le fort de Cormeilles-en-Parisis

Suite à la défaite de l’armée française en 1871, le gouvernement décide de construire une barrière de défense, constitué de forts, autour de Paris. Un fort est donc construit à Cormeilles pour assurer la défense de la capitale, par le général Séré de Rivières. Le fort est construit entre 1874 et 1877 (dates gravées à l’entrée du fort). Cependant, même s’il est occupé par les militaires, le fort n’a jamais eu à jouer le rôle pour lequel il avait été construit.

 

Les aménagements de la fin du XIXème siècle et début du XXe siècle

Cette période voit de profonds bouleversements dans la commune. Dès 1875, on réalise des canalisations afin de mettre en place le réseau de gaz destiné aux habitants et à l’éclairage des rues. Cette même année sont réalisées d’autres canalisations pour permettre la distribution d’eau potable dans toute la ville. Mais le véritable bouleversement survient en 1892, lorsque la ligne de chemin de fer reliant Argenteuil à Mantes est réalisée. Une gare est construite à Cormeilles, ce qui va provoquer un véritable accroissement de la population. Le quartier de la gare va devenir, de ce fait, un nouveau centre névralgique de la commune. Parallèlement, la voie de chemin de fer coupe la commune en deux moitiés égales, créant une véritable scission dans le paysage municipal. Le Sud reste agricole, alors que le Nord, comprenant le vieux village, se développe et s’urbanise. Enfin, pour achever ce bond en avant, Cormeilles se dote d’un réseau d’électricité qui est installé dans les années 1913-1914.

 

Du monde rural au monde urbain : la poussée du XXe siècle

Pour bien comprendre le phénomène d’urbanisation qu’a connu Cormeilles, il est bon de retenir deux chiffres tout à fait significatifs :
Le premier montre le recul de l’espace agricole de la commune au profit d’un espace urbain provoqué par l’industrialisation de la banlieue et d’un exode rural massif. Ainsi, en 1900, la vigne occupe une surface de 215 hectares. A peine un quart de siècle plus tard, en 1924, elle n’en occupe plus que 2.
Le second montre l’accroissement de la population qui s’est installée en banlieue pour profiter de l’essor industriel de la capitale. Au début du siècle, en 1901, Cormeilles ne compte que 2654 habitants.
En 1999, elle en compte 19 800, soit une augmentation de la population d’environ sept fois et demi en à peine un siècle.

 

Bibliographie sélective :

DELORME E., Histoire de Cormeilles-en-Parisis, imp. P. Dupont, Paris, 1906.

BERTHIEU R., DUCOEUR G., HERBET O., POUPON C., RENAUX D., Histoire de Cormeilles-en-Parisis, Agence Régionale d’édition pour les municipalités, Paris, 1982.

DUFOUR CH., Monographie de Cormeilles-en-Parisis, imp. Duranton, Cormeilles-en-Parisis, 1929.
Monographie de l’instituteur, Commune de Cormeilles-en-Parisis, 1899.
3e livre cité de Charles Dufour

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