Vœux 2018

Vœux 2018 de Yannick Boëdec, Maire de Cormeilles-en-Parisis à la population Samedi 20 janvier 2018

 
 « L’instruction est un trésor, le travail en est la clef » Si j’ai choisi cette citation du lexicographe et poète Pierre-Claude-Victor Boiste (1765-1824),  c’est parce que je vais vous parler d’instruction et de travail, mais aussi d’arts. L’ignorance et l’oisiveté sont les sources de bien des maux dans notre société. C’est pourquoi, dans l’époque où nous vivons, l’investissement dans l’éducation et la culture est primordiale. À propos de travail :  * Pour vous montrer que nous travaillons, je vais vous faire un compte rendu qui va allier le bilan 2017 et les perspectives 2018. Je vais commencer par les incontournables travaux de voirie. Sur le budget de la ville, nous avons rénové le Boulevard d’Alsace, la rue des Travers des Champs Guillaume, du Val d’Or, les trottoirs de la rue Mauberger, et nous avons créé un nouveau parking rue Jean Baptiste Carpeaux. Comme nous sommes soucieux du budget de l’agglomération, la ville accepte de phaser en plusieurs années les travaux de la rue Gabriel Péri, la 3e tranche s’est donc poursuivie en 2017. Mais l’année 2017 aura surtout été marquée par un effort vers notre jeunesse où nous avons concentré nos efforts car sans jeunesse éduquée, instruite et respectée, nous insultons l’avenir. Le premier investissement concerne le milieu éducatif et le fonctionnement de nos écoles. 2017 a vu l’ouverture d’un nouvel établissement scolaire, l’école Jules Verne ; cette école d’une capacité de 12 à 14 classes a ouvert en septembre dernier. Ouvrir une école est plus qu’un symbole, cela montre aussi que notre ville attire de jeunes ménages et c’est plutôt sain. La population augmente, signe de notre vitalité. Il n’y a que l’INSEE qui semble l’ignorer, selon leurs experts en statistiques ; nous sommes même redescendus en-dessous des 24 000 habitants. Alors, à tous ceux qui pensent (et j’y reviendrai) que l’on construit trop, et cela s’adresse aussi à mes collègues des villes voisines, ne vous inquiétez donc pas : selon les experts qui ne sont visiblement pas de Miami, nous construisons des quartiers sans habitants. Pour poursuivre plus sérieusement sur notre investissement dans la jeunesse, je vous avais annoncé en 2017 le retour du concept de Maison de Quartier dirigée vers les jeunes de 16 à 25 ans. Cela s’est concrétisé avec l’ouverture de la structure dite du Rond-Point, et avec 160 jeunes d’inscrits en 6 mois d’existence, on peut considérer que la création de ce lieu est une réussite, d’autant plus que certains jeunes participent maintenant à la sécurisation de certaines manifestations de la ville. Nous sommes aussi dans une société du tout numérique, des réseaux sociaux, nous pouvons nous en plaindre mais c’est un fait, et nous devons composer avec.

 
Internet n’est cependant pas l’alpha et l’oméga du savoir, il faut bien l’intelligence humaine pour créer et alimenter les sites et pour construire des têtes bien faites, capables de discernement et de faire la part des choses sur tout ce qui est diffusé sur la toile. La puissance publique doit investir dans l’instruction, charge aux parents de garder le rôle d’éducation. Toujours dans la jeunesse, je tiens à remercier de leur engagement les anciens membres du Conseil municipal des jeunes qui ont terminé leur mandat en octobre dernier, et donc par la même occasion, féliciter les nouveaux membres du CMJ.  Je ne peux que vous souhaiter d’avoir un mandat aussi riche que vos prédécesseurs. L’investissement dans la jeunesse ne se résume pas aux actions scolaires et aux structures dédiées. Une politique globale doit être transversale et l’aide aux projets professionnels, l’accès à la culture ou au sport sont tout aussi importants. Une nouvelle aire de sport a été créée, chemin du Clos Garnier alliant terrain de foot, pétanque et remise en forme. Nous avons poursuivi nos aides en soutenant 19 jeunes en leur offrant une bourse pour réaliser leur projet. 2017 aura aussi été le lancement du tant attendu chantier de la médiathèque. Ce projet de 3,2 millions d’euros, financé par la ville, la Région et le Département, est piloté par les services de l’agglomération. Dans le domaine de la sûreté, je vous confirme mes propos d’il y a quelques années : je ne crois pas au monde des « bisounours ». Pour aider la Police nationale, quand on connaît les pauvres moyens qu’il leur sont alloués par les pouvoirs publics… et pour compléter le travail de terrain de nos 22 policiers municipaux, l’agglomération a créé 2 brigades de soir et de nuit sur l’ensemble du territoire. La ville de Cormeilles a adhéré à la brigade de nuit, celle-ci est opérationnelle depuis le 1er novembre dernier. Nous allons collectivement encore plus loin, puisque 400 caméras seront opérationnelles en 2019, pour les 15 villes de l’agglomération. Les 30 premières caméras de ce déploiement sont en cours d’installation et seront actives d’ici le 15 février. Il est utopique de vouloir éradiquer toute délinquance et cela restera un combat de tous les jours. Je ne sais pas si je dois insister en présence des représentants de l’État et de la Police Nationale car, à force de renforcer la Police municipale et intercommunale, certains vont penser qu’il n’y a plus besoin d’avoir des effectifs supplémentaires en police nationale, mais c’est aussi parce qu’il y a un manque que les élus locaux sont obligés d’investir de plus en plus dans la sécurité. Alors oui, nous souhaitons toujours avoir une Police nationale conséquente, et je ne peux que féliciter Monsieur le Commissaire, du travail accompli au quotidien à nos côtés, et si la nuit de la Saint Sylvestre a été calme dans notre secteur, cela n’a malheureusement pas été le cas partout. Je condamne fermement les agressions à répétition que subissent nos forces de l’ordre et je souhaite vivement que la réponse judiciaire soit enfin à la hauteur de ces actes ignobles. Actes qui se multiplient aussi envers les pompiers qui sont trop souvent pris à partie alors que leur mission est de porter secours. L’intelligence humaine est-elle à ce point en régression ? N’estil pas temps d’arrêter de chercher des excuses aux agresseurs, n’est-il pas temps tout simplement de savoir dire stop et d’y mettre les moyens nécessaires !

 
Pour revenir à notre corps de pompiers, je félicite notre ancien lieutenant de la caserne, le lieutenant Lozahic, ainsi que le Sergent-Chef Sagnal, qui ont fait partie des sauveteurs dépêchés à l’île de Saint-Martin pour secourir les sinistrés de l’ouragan Irma. Il importe de préciser qu’ils ont obtenu tous deux l’accréditation INSARAG certifiée par l’ONU, ce qui leur a permis d’intervenir sur les lieux avec un grand professionnalisme. Il faut aussi signaler que notre caserne est spécialisée dans le sauvetage déblaiement, avec des sapeurs-pompiers qualifiés et dévoués ; qu’ils en soient vivement remerciés ici.  La sûreté, c’est aussi la sécurité routière, et là aussi l’évolution des comportements est parfois inquiétante. Vous le savez sans doute, le pont SNCF de la rue Saint-Germain à donner des signes de faiblesse, et il faut bien faire les travaux nécessaires ; pour cela, un sens unique a été créé. Chers automobilistes, le panneau rond, rouge avec une barre blanche au milieu s’appelle un sens interdit. Hé non ! quand le véhicule devant vous enfreint la règle, vous n’avez pas de raison de faire pareil, cela n’existe pas dans le code de la route. Tout cela pour dire que ce sens unique est malheureusement régulièrement non respecté, mais que dans quelques jours le pont sera rouvert en double sens. Administrer une ville, c’est aussi penser à accompagner toute évolution et répondre autant que faire se peut, à toutes les générations. Si Cormeilles est, on peut dire, bien équipée en maison de retraite, celle-ci ne possédait pas sur son territoire de résidence pour personnes âgées. Pour y remédier, 2 résidences sortent de terre actuellement ; elles seront livrées respectivement en 2018 et 2019. Ces constructions me permettent une excellente transition sur l’aménagement du Territoire. Comme beaucoup de Maires, j’entends ici et là qu’on construit trop, et de manière assez curieuse, ce sont en général les mêmes qui ont politiquement soutenu une majorité parlementaire ayant permis la libération des terrains pour la densification de ceux-ci. La loi de 2014 a profondément changé les règles de constructibilité en supprimant le COS, et si autant des terrains se divisent, n’est-ce pas avant tout la responsabilité des propriétaires qui vendent pour valoriser leurs biens? Je dois aussi avoir un discours de vérité, notre pays n’a jamais réglé le problème chronique du manque de logements, et il faut dépasser le petit égoïsme quotidien qui consiste à penser que le terrain vierge à côté de chez soi ne doit pas devenir une habitation. Tout ceci en se drapant d’une vertu écologique mais en oubliant que notre propre logement a été forcément à un moment donné un terrain naturel. Mon rôle est d’accompagner l’évolution inéluctable de notre ville, et si on veut éviter l’étalement urbain, la densification contrôlée à certains endroits est nécessaire, comme dans le secteur de la gare ou les futurs quais de seine. Sur ce dernier dossier, les choses ont fortement évolué en 2017, cette friche industrielle va enfin disparaître. La procédure d’un futur quartier est maintenant lancée, et on a pu même constater que les premiers travaux de démolition ont commencé. À termes, ce quartier comprendra 1 200 logements, soit une augmentation de 10 % de la population. Une nouvelle route permettra d’y accéder directement par le plateau, commerces, port de plaisance et équipements publics seront aussi au rendez-vous. Une nouvelle crèche et une nouvelle école sont programmées et nous sommes en discussion avec la ville voisine de la Frette pour construire une école intercommunale.

 
Le deuxième projet qui consiste là aussi à réhabiliter une friche, celle de SNCF Réseaux au sud de la gare est lui par contre, embourbé par une administration ferroviaire kafkaïenne. Travailler sur un tel dossier avec SNCF Réseaux est à l’image du fonctionnement de la ligne J : retard, mauvaise interprétation, suppression des souhaits de la ville, et comme il n’est pas question de faire n’importe quoi, j’attends de leur part un geste esthétique significatif avant de redémarrer les discussions. Cela ne nous empêche pas de réfléchir à la partie nord du quartier de la gare. Une étude urbaine a été lancée et pour éviter tout emballement immobilier et une flambée du prix artificielle, nous avons passé une convention avec l’EPFIF qui se positionnera sur toutes les ventes qui se dérouleront dans le périmètre défini. Densifier des poches pour éviter l’étalement urbain permet, tout en répondant aux besoins de logement, de maintenir des espaces naturels dans notre ville, 1/3 de la ville est en espace vert, et nous allons progressivement développer les jardins partagés comme au chemin du Clos Garnier ou replanter les vignes, rue de Franconville. Un grand merci aux bénévoles qui nous accompagnent : les Incroyables Comestibles, à la Montagne aux 7 sources. Pour poursuivre sur les logements, construire des logements neufs est nécessaire, réhabiliter les anciens est vital. La réhabilitation d’Erigère de la Voie des Moulins se terminera au printemps, Osica aux Champs Guillaume et Adoma Route d’Argenteuil démarreront la leur dès cette année, sans oublier l’important dossier de reconstruction du Clos Compan par Coopération et Famille qui démarrera en 2018. Je n’attends plus que la société 3F arrive avec son dossier, et l’ensemble des bailleurs aura fait un effort conséquent de rénovation sur notre ville. Arrivé à ce stade, je voudrais faire un point sur 4 sujets qui tiennent en haleine les Cormeillais. Ce sont des dossiers très importants même s’ils ne sont pas forcément pilotés par la mairie, ils mobilisent l’équipe municipale de manière régulière. 1er dossier : la fibre optique Je dois vous avouer qu’il nous a donné du fil à retordre ou plutôt de la fibre à retordre, même si nous voyons le bout du tunnel. Permettez-moi de rappeler l’historique. Il était une fois l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes, l’ARCEP pour les intimes, qui confie le territoire français aux opérateurs d’équiper la fibre. En 2011, c’est la société française de radiotéléphone, autrement dit SFR, qui est donc chargée d’installer la fibre sur notre bonne vieille ville. Après de multiples périples, rachats de société que vous avez peut-être suivis dans la presse, SFR a commencé les travaux en 2013, pour les stopper en 2014, et les reprendre en 2016. Tout cela pour vous dire que j’ai reçu à nouveau les dirigeants de SFR début décembre, et ils nous ont annoncé que 2 villes du Val Parisis seront « connectables » totalement à la fin de cette année normalement.  
 
2e dossier : la clinique  Je dois en préambule rappeler que c’est une clinique privée, et pour pouvoir garder une clinique privée sur son territoire, il faut savoir vendre une ville dynamique avec des perspectives d’avenir, car nous avons des gens dont la philanthropie n’est pas forcément leur premier critère d’investissement. Après avoir joué notre rôle de VRP de Cormeilles, nous avons facilité toutes les demandes pour les accueillir sur un autre terrain de la commune, aux Bois Rochefort. Le permis de construire a été déposé en octobre dernier, et sauf mauvaise nouvelle, les travaux devraient démarrer au 2e trimestre cette année. Le dossier déposé est différent de celui d’origine, car au final la future clinique sera plus grande que celle prévue, et deviendra une clinique ambulatoire de 12 lits avec des cabinets de consultation, la dialyse, la radiologie et des blocs opératoires. Le principe de maison médicale adossée à celle-ci a été abandonné. Nous avons donc repris notre bâton de pèlerin, en proposant aux médecins de l’actuelle clinique de travailler en direct avec eux sur la création d’un tel établissement. Au vu de l’enthousiasme de ceux-ci, le dossier est à nouveau sur les rails, en espérant cette fois-ci, une issue heureuse. 3e dossier : les transports  En dehors de la trop célèbre ligne J, la ville est connectée par bus au RER A de Sartrouville, à la gare de Franconville (pour la ligne H et le RER C) et au T2 du pont de Bezons. Cette dernière ligne rencontre un tel succès que j’ai avisé Ile de France Mobilité (ex STIF), de sa saturation et demandé un renfort d’offre rapidement. L’étude pour la prolongation du T2 s’est poursuivie, le projet consiste à créer un TCSP (transport en site propre), c’est-à-dire un bus qui se déplace dans une voie qui lui est exclusivement réservée. Cela donnerait un gain de temps important et une desserte plus fiable. Le tracé est défini et chiffré. Les premières enquêtes débuteront cette année. Dans un monde idéal : -2018 : Enquête usagers -2019 : Enquête publique  -2021 : 1ers travaux
 
4e dossier : la forêt et la carrière Sur ce sujet, cette année aura été marquée par des non-dits ou si je reprends les propos du Président de la République par des fake news. Depuis plus d’1/2 de siècle, tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la ville, savent que l’actuelle carrière de gypse à ciel ouvert devra être remblayée. Après de multiples solutions envisagées, le remblai apporté par voie routière a été choisi. Il faut compter 300 camions par jour. Si ce chiffre peut faire peur, sachez que 150 à 200 camions font déjà l’aller-retour pour remblayer l’actuel site et ce depuis des années, et pour relativiser, sachez que chaque jour, il passe 16 000 véhicules sur la RD 392. Il a été souhaité – et je revendique faire partie des élus qui se sont battus pour – la création d’un accès nord à la carrière pour absorber les camions supplémentaires liés à ce remblaiement, et donc répartir la circulation entre le nord et le sud. C’est en ce sens que les travaux du rond-point sur la route stratégique ont démarré avec leur lot de surprises, puisqu’un gigantesque dépôt d’amiante des années 80 a été découvert. Ces travaux permettront l’accès nord une fois la nouvelle bretelle d’autoroute créée. Il y a une différence entre se battre pour l’environnement et se battre pour que les camions passent, mais surtout pas à côté de chez soi ! Pour la forêt, une fake news classique est qu’elle va être rasée au profit, selon les années, de grands groupes industriels ou selon d’autres années, pour construire encore plus de logements. Alors, une fois de plus, je le redis : non, les Buttes du Parisis n’ont pas vocation à disparaître, ce site est protégé et se retrouve sous la responsabilité de l’AEV. Les travaux organisés par l’ONF et l’AEV au printemps dernier ont pu légitiment relancer le débat, la coupe à blanc sur certaines parcelles sans communication et sans explications n’a pas été des plus heureuse, il faut le reconnaître. Après avoir rencontré les professionnels de l’AEV, ils ont convenu de changer leur méthode de gestion de la forêt, la coupe à blanc est abandonnée et un travail en collaboration avec de véritables associations environnementales est réalisé. Les vœux du Maire de Cormeilles ne pourraient exister sans son couplet financier. L’ancienne majorité parlementaire a saigné les collectivités en divisant par deux la dotation de fonctionnement, dotation qui existe, je le rappelle, non pas par générosité de l’État, mais liée aux transferts de compétence. Pour Cormeilles, nous perdons donc chaque année, 1,8 millions d’euros par rapport à la situation de 2014. Au passage, cette dotation est en partie calculée sur le nombre d’habitants que définit l’INSEE. De là à considérer que l’État verrait un avantage financier à ce que l’INSEE ne donne pas le bon nombre d’habitants… mais non cela n’est pas possible, bien sûr. Mais ne parlons plus de l’ancienne majorité parlementaire, parlons de l’actuelle. Je vais évidemment vous parler de la suppression annoncée de la taxe d’habitation pour 80 % de la population et peut-être pour tout le monde en 2020. Je ne doute pas qu’à titre personnel vous soyez satisfait de voir un impôt conséquent disparaître. Déjà comme on commence à y voir plus clair, et désolé pour les Cormeillais, mais nous sommes loin des 80 % qui obtiendrait la suppression de cet impôt. En effet 45 % des foyers cormeillais continueront de le payer au moins jusqu’en 2020. Si on est tous d’accord pour dire que la fiscalité locale était à revoir, le calendrier m’échappe. On commence par faire disparaître une ressource aux collectivités qui sera compensée par une dotation qui avait baissé de moitié les trois dernières années. En résumé, le budget de la ville sera dépendant des dotations de l’État dont on connaît à l’avance leur future évolution. Ne soyons pas dupe, soit on veut respecter la Constitution et il faudra créer un nouvel impôt local pour maintenir l’autonomie financière des collectivités, soit il faut annoncer ouvertement que nous sommes tout simplement mis sous tutelle de l’État. Et comme il semblerait que la confiance de l’exécutif vers les collectivités locales ne soit pas extraordinaire, on nous parle d’un contrôle plus strict, d’un pacte obligatoire pour encadrer nos dépenses et tout ceci contrôlé par les experts de Bercy. Juste un petit rappel, la dette de la France est composée de 10 % par la Sécurité sociale, 9 % par les collectivités locales et plus de 80 % par l’État lui-même. Je ne suis pas persuadé qu’être contrôlé par ceux mêmes qui ont créé les déficits soit gage de réussite. Et au-delà de l’aspect purement budgétaire, le débat est plus profond. Réduire les ressources des collectivités, puis supprimer une recette, puis imposer un pacte financier limitant l’évolution des dépenses, tout en continuant d’imposer des transferts de charges, c’est en résumé, empêcher les équipes démocratiquement élues de réaliser leur programme.

 
Alors si la logique est de mettre sous tutelle les collectivités, allons au bout de l’absurde, supprimons les élections municipales et laissons le Conseil des Ministres nommer des régents. La seule vraie question à se poser est : Qu’attend-t-on des collectivités, des villes, du Maire et de son équipe ? Je fais partie de ceux qui pensent que la fonction de Maire est le dernier garant civique et démocratique de notre société, ou pour paraphraser un élu de l’Ouest, que le Maire est devenu « la bonne à tout faire de la République ». Si nos élites pensent que cela coûte trop cher, alors essayons une société sans élus de proximité dont je vous rappelle que l’immense majorité est bénévole, nous perdrons en démocratie sans être certain d’y gagner en rigueur budgétaire, mais c’est un choix. Quand on voit le résultat d’une gestion technocratique éloignée des réalités de terrain, on peut s’attendre à la faillite. En attendant que les experts financiers viennent nous expliquer comment gérer une ville, sachez, malgré tout, que le résultat du budget de fonctionnement 2017 à Cormeilles permettra encore de financer nos prochaines réalisations en 2018. 2018 justement, nous rénoverons les rues Pierre Dupont et Ville bois Mareuil. Mais revenons à la phrase de l’année, « L’instruction est un trésor, le travail en est la clé ». Il ne faut pas confondre éducation et instruction. C’est l’éducation qui inculque les valeurs, le savoir vivre et c’est l’instruction qui participe à apporter, un savoir-faire, des connaissances. C’est en associant les deux que l’on donne les moyens aux jeunes de devenir des citoyens responsables. Si j’insiste, c’est parce qu’il faut bien répartir les tâches. Si la puissance publique peut prendre à sa charge l’instruction, il ne faut pas non plus tout attendre d’elle. À chacun sa part de responsabilité. Si je peux être critique envers certaines décisions de nos gouvernements, je sais reconnaître lorsque cela va, selon moi, dans le bon sens. Aujourd’hui, nous avons un ministre de l’éducation nationale qui pose le débat sur les programmes, sur le retour des fondamentaux, qui passe par l’acquisition progressive et structurée des connaissances permettant de s'élever et de trouver son domaine d’excellence et qui ne parle pas d’une énième loi qui porterait son nom. Pour cela il faut aussi faire confiance, et la confiance dans l’école commence par le respect que l’on doit à un des plus beaux métiers qui puisse exister, je veux évidemment parler de celui d’enseignant ; je remercie les nôtres de leur travail au quotidien. J’espère sincèrement que l’inflexion donnée par le ministre actuel ira à son terme, et j’attends avec impatience la traduction en acte de sa pensée philosophique. Mon rôle de Maire est de donner les instruments à l’éducation nationale, j’assume mes responsabilités et l’équipe municipale le prouve en y mettant les moyens. Et pour permettre l’accès aux arts, à la littérature, deux nouveaux équipements seront inaugurés en 2018. L’école des arts que nous avons baptisée « les studios 240 » ouvrira cette année. Avec 2 salles de danse, 9 salles d’apprentissage de la musique, et 2 studios d’enregistrement, nos jeunes mais aussi les moins jeunes pourront découvrir, apprendre. Nous avons tous un talent, nos jeunes aussi, faisons-le fructifier et donnons-leur les moyens de s’exprimer.  Toujours dans le domaine de l’instruction et de la culture – ce qui aura marqué ce mandat – nous ouvrirons la médiathèque cette année. Ce nouvel établissement en plein centre-ville sera incitatif pour accéder à la culture par la littérature. C’est notre patrimoine immatériel mais certainement le plus précieux. Elle se situera, avenue de la Libération, n’est-ce pas tout un symbole ? S’instruire pour se libérer de ses aprioris et de son ignorance.

 
Pour pouvoir s’instruire, il faut des équipements culturels, équipements payés entre autre par la taxe d’habitation, c’est juste un rappel, il faut des écoles maternelles et primaires mais bien entendu, il faut des collèges et des lycées, et le partenariat entre la ville et le Conseil Départemental et le Conseil Régional est particulièrement intense. Pour le 3e collège public, le Conseil Départemental présidé par Marie-Christine Cavecchi, a choisi l’architecte, et les travaux démarreront au 2e trimestre de cette année. Son ouverture est programmée en septembre 2019, cela représente un investissement de 13 891 000 millions d’euros TTC dans notre ville par le Conseil Départemental. Après l’inauguration d’une nouvelle école, et le démarrage de la construction du 3e collège public, je vais évidemment vous parler lycée. Pour ceux qui étaient présents l’année dernière, vous vous souvenez sans doute que Madame Pécresse était venue en personne nous faire la promesse que la Région allait construire un lycée d’enseignement général à Cormeilles. Les actes ont suivi les paroles, puisque le principe a été voté par la Région, et les réunions techniques s’enchaînent. Le lycée se situera en face du complexe Léo Tavarez, route de Saint-Germain, il accueillera 1 000 lycéens et 200 étudiants post bacs dont 100 en classe préparatoire aux grandes écoles de commerce. Cela représente un investissement de 40 millions d’euros de la Région dans notre ville. Je sais qu’il reste une question en suspens : le délai. Madame Pécresse vous a annoncé que le délai moyen était de 8 ans pour construire un lycée, ce qui nous amenait à septembre 2025. Tout est fait pour ramener ce délai à 5 ou 6 ans, je vous laisse faire le calcul. L’offre scolaire, c’est aussi laisser évoluer l’école privée dans des conditions favorables et l’école Saint Charles étant soumise aux mêmes mises aux normes que les écoles publiques. Une réflexion et un partenariat avec la ville sont lancés pour un déménagement d’une partie de leurs locaux tout en restant très proche du site actuel. L’arrivée de tous ces établissements scolaires va nous obliger à bousculer notre programme d’investissement, et si nos dirigeants nous laissent encore notre autonomie, il faudra investir massivement à partir de 2020 dans le secteur sportif, la construction d’un double complexe sportif est vital. L’objectif étant une ouverture au plus tard en 2022, il faut y travailler maintenant. L’investissement prévisionnel pour la ville est de 14 millions d’euros, reste à trouver les subventions Et pour rester dans ce domaine, 2018 verra l’arrivée du 2e terrain de foot synthétique au stade, là aussi, construction possible grâce aux subventions du Département et de la Région. Et pour poursuivre sur notre politique Jeunesse, un nouveau dispositif en remplacement de l’Été Jeune verra le jour, cet été. Des Pass seront proposés aux 14-18ans, il y en aura de plusieurs types à dominante sportive, culturelle ou ludique. Comme vous le constater, l’investissement de l’équipe municipale est total pour sa jeunesse et à ceux qui seraient tentés de nous reprocher d’en faire trop, je citerai tout simplement le Président Lincoln que vous devez sans doute connaître, «  Vous trouvez que l’éducation coûte chère ? Essayez l’ignorance ! » Notre richesse, c’est aussi notre patrimoine. Nous devons transmettre dans le meilleur état possible ce qui fait la beauté, le charme et l’attrait de notre ville. C’est pourquoi, nous lançons cette année une souscription, via la « Fondation du patrimoine », pour la rénovation du lavoir de la place Cauchoix, rue Louis Gonse. Ce lavoir existait déjà en 1647. Il était alimenté par la fontaine restaurée en 2010 par les élèves du lycée professionnel « Le Corbusier » de Cormeilles, et « Jean Jaurès » d’Argenteuil. La beauté de l’ouvrage, une fois restauré, donnera une plus-value esthétique indéniable à cette place.  D’ailleurs, et puisque financièrement, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes à l’avenir, nous développerons cette politique de souscription pour la restauration des ouvrages remarquables de Cormeilles.  Pour les amoureux passionnés de patrimoine et de culture, je vous invite à compulser le (très beau) bulletin annuel qui devait se trouver normalement sur votre siège. Vous saurez tout sur les lavoirs et les trésors dont regorge notre ville.  Permettez-moi de féliciter chaleureusement les Musées réunis pour l’organisation des manifestations autour de Daguerre, et pour la réalisation du Diorama par Monsieur BelzèreKreienbül. * Un petit mot sur notre agglomération. Développer un projet de territoire avec 15 villes n’est pas forcément un long fleuve tranquille, et fusionner 2 agglomérations ne nous a pas simplifié la tâche. Mais au final, il suffit d’écouter les commentaires des partenaires extérieurs pour se rendre compte du chemin accompli et du dynamisme que dégage notre agglomération. Si l’agglomération reste encore une entité méconnue, son champ d’action se développe régulièrement et touche le quotidien de nos habitants : Transports, développement économique, environnement, sécurité, éclairage public, médiathèque, équipement nautique, tourisme, sont des actions concrètes de notre agglomération. Et depuis le 1er janvier, l’assainissement a quitté le giron communal pour être administré par l’agglomération. Après deux ans d’existence, nous devons cependant faire des choix, Val Parisis subira la suppression de la taxe d’habitation et aussi les baisses de dotations et en dehors des compétences obligatoires et de la sécurité, choix politique et financier affirmés, on ne peut plus être dans la liste de courses où l’agglomération ne serait qu’un gigantesque chéquier. Il est temps de se recentrer sur nos missions.  En 2017, Val Parisis, c’est aussi
-1800 entreprises créées en 10 mois µ
- La création des brigades de Police intercommunale
- Le forum pour l’emploi avec 700 offres d’emploi
- 3 Millions d’investissements dans l’éclairage public
- L’arrivée des premières bornes de recharge pour les véhicules électriques
- Le développement des parcs d’activités 
- L’opération « Une naissance, une plantation » qui a réuni 200 familles, soit environ 600 personnes
- La réhabilitation de la piscine de Sannois
- L’avancement du projet de forêt sur la Plaine de Pierrelaye
- L’élaboration d’un nouveau plan local de l’habitat
- Le lancement de la ZAC DU Bois Servais au Plessis Bouchard
- L’étude sur la requalification de la RD14 et du carrefour de la Patte d’Oie.
J’insiste auprès des Cormeillais pour leur dire que ces réalisations sont concrètes et ces projets sont le fruit d’un travail entre tous mes collègues Maires. Je souhaite remercier tous les partenaires de la ville :  Les associations d’anciens combattants, les associations culturelles, les associations sociales, les associations sportives, les associations de commerçants. C’est aussi grâce à elles que notre ville maintient le lien humain indispensable à toute communauté.  
 
Nous avons voulu donner à ces vœux le thème de l’instruction, or, l’Histoire fait partie de l’instruction. Dans une ville où l’on découvre, encore de nos jours, des vestiges de nos lointains ancêtres datant du néolithique, c’est-à-dire d’il y a plus de 6 000 ans, il est bien naturel de s’intéresser à l’Histoire. C’est un peu comme les finances, il faut que je vous en parle chaque année… Et puis, contrairement au gouvernement précédent qui la négligeait, j’ai vu que nous revenions enfin à une histoire chronologique. L’Histoire est notre mémoire collective, elle nous donne des références et construit notre identité commune. Nous avons donc intérêt à étudier l'histoire, car nous trouvons, dans la connaissance du passé, de quoi éclairer notre présent, comprendre et construire notre société. L’Histoire, notre savoir, notre culture sont un trésor et ce trésor sera d’autant plus riche qu’il donnera envie aux Français de se l’approprier. Cette année 2018 sera marquée par le centenaire de l’Armistice. Je ne pouvais pas terminer ce discours sans l’évoquer.  Nous aurons beaucoup d’événements pour commémorer ce fait historique au cours de l’année qui s’écrit. Le CMJ sera mis à contribution et il y aura des activités pour tous. Puisque nous avons placé cette année sous le thème de l’instruction, des arts et du travail, en cette année du centenaire de l’Armistice, je crois que c’est l’occasion de redécouvrir les grands écrivains, poètes ou musiciens qui ont combattu durant la guerre 14-18. Car, on l’oublie trop souvent, leur statut d’artiste ne les empêchait pas d’être des combattants, parfois héroïques ! Je pense à Charles Péguy bien sûr, mort en 1914, mais aussi à Maurice Genevoix, grièvement blessé en 1915 ; à Guillaume Apollinaire, mort en 1918 des suites de ses blessures, alors qu’il était Polonais, il a tenu à s’engager pour défendre la France ; à Blaise Cendrars, citoyen Suisse qui a tenu à s’engager aussi dans la légion étrangère… Voilà de beaux exemples. Au travers de ces récits et ces destins personnels, c’est toute l’épopée nationale du XXe siècle qui s’est écrite. N’oublions jamais que c’est aussi grâce à ces combattants que le mot France reste synonyme de Liberté. Je remercie le Souvenir Français pour leur travail de mémoire.  
 
Au moment d’écrire ce discours, je me suis aperçu que c’était déjà la 10e cérémonie des vœux que nous passons ensemble. Cela fait donc 10 ans que je vis mon rôle de Maire à 200 %, cette passion ne faiblit pas, cette envie de faire pour vous est intacte, et tous les obstacles qui sont régulièrement posés par nos chers dirigeants n’ont en rien entamé cette passion pour notre ville. Certes, comme toute aventure humaine, tout n’est pas parfait mais si tout l’était que ferions nous ?

 
Il y a une chose de sûre, je ne pourrai rien faire seul, j’ai la chance, et c’est une chance, d’avoir une équipe d’adjoints et d’élus municipaux qui vivent autant que moi cette passion, et la chance qu’ils arrivent à me suivre ! Cette chance est doublée par un personnel qui est très loin du cliché relayé en permanence du fonctionnaire derrière son bureau, et je peux le mesurer quotidiennement. Il me vient à l’esprit des appels à 2 heures du matin où je réveille mes adjoints, mon Directeur des Services, mon Chef de Police municipale et ma Directrice des affaires sociales qui répondent présents sans se poser de questions. Cet exemple, on peut le multiplier dans tous les services et je vais vous demander d’applaudir ce personnel qui œuvre pour que Cormeilles soit une ville accueillante, attirante et dynamique.
 
L’Histoire ne s’arrête jamais, et nous avons encore du travail, pour notre pays et, plus modestement, pour notre ville ! Travailler pour notre ville, c’est aussi œuvrer pour notre pays. Pour continuer dans la littérature, en ce début d’année, plutôt que de subir et de chercher à toujours vouloir être à la page, je vous invite à ce que nous écrivions ensemble la page 2018 qui nous attend pour Cormeilles !  Excellente année !
 
Seul le discours prononcé fait foi.